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Le COCON des Parents

16 juin 2009

Le premier DVD sur le portage en écharpe enfin disponible

Bonjour,

Je suis heureuse de vous annoncer la sortie du DVD Bien Porter Bébé en écharpe tissée.

Ce premier titre de la collection DVD Bien Porter Bébé s'intéresse à l'écharpe tissée (en sergé croisé).
A travers 47 séquences différentes et différents menus, il présente toutes les possibilités de nouages, permettant de porter bébé sur le ventre, la hanche ou le dos, mais aussi de nourrir en portant, de porter deux enfants simultanément ou encore de l'utilisation de l'écharpe pendant la grossesse pour porter un ainé ou soulager son ventre.

Sur le site du DVD :

  • plusieurs extraits et des séquences complètes
  • le sommaire complet des séquences
  • la liste des distributeurs
  • l'achat en ligne
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1 juin 2008

Faisons connaissance !

DSC00120

Bonjour,

Bienvenue sur mon blog personnel !

Mère de 4 enfants nés entre 1989 et 2003, j'accompagne la parentalité depuis 2002.

D'abord Marraine d'allaitement auprès des futures mamans de mon entourage, j'ai crée en parrallèle en 2002 le site maternage qui fait référence dans le milieu du parentage.

Je vous invite à retrouver ici l'ensemble des éditoriaux postés sur ce site.

En juin 2003 j'ai créée une association locale de soutien à la parentalité dans le 92 : Idées pour les parents, au sein de laquelle j'accueille de nombreuses familles et anime plusieurs ateliers ainsi que des conférences pour informer, soutenir et accompagner les parents sur le chemin de la parentalité.

En avril 2004 je suis devenue animatrice bénévole de l'association Peau à Peau et anime depuis 4 ans des séances régulières d'information sur le portage auprès des parents et futurs parents désireux d'apprendre à bien porter leur enfant.

Depuis juin 2006 je suis formatrice du réseau Peau à Peau et propose à ce titre des formations en portage auprès des professionnels du champ périnatal et des personnes oeuvrant dans l'associatif qui souhaitent utiliser le portage dans leur activité professionnelle ou bénévole.

Retrouvez sur ce blog tous les ateliers, stages, conférences et formations que je propose.

Merci de vos commentaires sur mes éditoriaux et de vos suggestions.

Amicalement

Emmanuelle Sallustro

28 avril 2008

Se préparer à devenir parent pour la première fois

Depuis deux ans je propose un atelier qui s'adresse à un couple de futurs parents. Intitulé "Bébé arrive... Bébé est là !" il a pour vocation d'informer le couple et de le préparer au chamboulement que représente la naissance du premier enfant.

Les couples que je reçois sont façonnés tout à la fois par l'éducation qu'ils ont eux-même reçus et par les repères que leur procure la culture qui nous environne.
Ils arrivent à mon atelier, le plus souvent pendant le dernier mois de la grossesse avec, dans leur besace, la péridurale, la poussette, le lit à barreaux et le sevrage à la reprise du travail...

Lorsqu'ils repartent ils ne sont plus les mêmes...

D'abord je les interroge sur l'histoire de ce bébé et sa conception, sur le déroulement de la grossesse, sur leur projet de naissance (souvent non formulé et non pensé). Je cherche s'il y a une pathologie ou un frein psychologique puissant qui pourraient compromettre une naissance physiologique et je cherche à comprendre les attentes et les peurs de ce couple.

Puis je leur parle d'abord de naissance, je leur décrit un accouchement physiologique. Leur explique les conditions nécessaires à son déroulement naturel -intimité, postures prises librement, ambiance et présences rassurantes...- qui permettront la mise en branle du cocktail hormonal adéquat.

Je leur dit les risques et les conséquences des différentes interventions médicales -comme le déclenchement, la péridurale, l'extraction instrumentale, l'épisiotomie, etc...- sur le déroulement de l'accouchement et le vécu maternel et foetal de cet évènement essentiel de leur histoire émotionnelle. Je ne manque pas de leur décrire les effets en cascade des uns sur les autres...

Puis nous parlons douleur. Et là je vois que ce sujet n'a le plus souvent jamais été abordé. Que la future mère est pleine de questions, de peurs, d'appréhension. Je la rassure, lui dit qu'elle est capable car elle est une femme, tout simplement, que son corps sait faire si elle le place dans les bonnes conditions psychologiques.

Puis nous parlons de l'accueil du bébé. Des émotions violentes qui nous assaillent. De l'échange du premier regard, des bienfaits du peau à peau tout de suite à la naissance, du comportement inné du nouveau-né laissé contre sa mère qui va chercher à téter dans les deux heures et trouver le sein grâce à son odorat. Je dis le rôle de "gardien de l'enfant" du père qui suit son enfant s'il quitte la salle de naissance. Je dis l'immense cadeau de la mère à l'enfant qu'est le don d'une tétée de bienvenue, même si elle ne souhaite pas allaiter.

Mais toutes les mères qui sont venues à cet atelier voulaient allaiter et me le disaient là.

Alors, je leur donne tous les trucs qui permettront le bon démarrage de l'allaitement maternel à la maternité et sa poursuite à la maison. Je les préviens des écueils qu'elles sont susceptibles de rencontrer et leur donne les parades essentielles.

Après les besoins du nouveau-né en terme de lait, je parle de la prématurité de tous les bébés humains -même ceux nés à terme- et des besoins qui découlent de cette situation.

Le bébé humain a un impérieux besoin de contact.Alors nous parlons Portage, essayons écharpes et slings avec des poupons, tous les trois ensemble. Je dis la facilité d'utilisation, la mobilité retrouvée, le plaisir partagé, la détente du bébé, les bienfaits physiologiques et sur l'attachement.
Et comme les besoins de contact du nouveau-né ne s'arrêtent pas la nuit, nous parlons du sommeil de l'enfant. Le plus souvent le futur couple a une chambre prête pour l'enfant mais envisage de le garder dans leur chambre, dans un couffin, quelques semaines ou quelques mois. Je leur parle du co-dodo, leur donne les critères de sécurité à connaître et les avantages pour l'allaitement et la préservation du sommeil des parents.

Puis nous parlons des pleurs du bébé, de ce qu'ils représentent, de la nécessité d'y répondre et des moyens de le consoler. Nous parlons enfin massage, bain, hygiène naturelle et couches lavables...

Lorsqu'ils repartent, ils ont de multiples informations en tête et devront faire le tri dans les semaines qui suivent. C'est certain. Que retiendront-ils de tous mes propos ? Ils vivront de toute façon une naissance qui sera leur expérience, fruit unique de leur histoire individuelle, de leur choix de telle ou telle maternité, de leurs peurs non résolues...

Mais en partant ils ont forcément une autre vision de la naissance, d'autres attentes vis à vis de leur enfant à naître, une autre connaissance de leurs capacités réelles et une prise de conscience de l'importance de leurs rôles respectifs.

25 avril 2008

Editorial n° 15 du site maternage : Comment les petits s'amusent à être grands

Comment les petits s'amusent à être grands...

A la naissance, nos bébés sont comme de la bande magnétique vierge, prête pour l'enregistrement. Parfaitement équipés pour mémoriser les langages, attitudes, gestes et comportements de leur culture, ils passent les premières années de leur vie à mobiliser tous leurs sens pour apprendre à les reproduire et ainsi devenir des êtres autonomes.

Nous parlons notre langue "maternelle" parceque depuis notre vie foetale nous baignons dans un univers de langage donné. C'est parce que notre mère parlait cette langue là que nous avons pu l'apprendre et la reproduire aisément. Mais nous étions équipés à la naissance pour entendre et reproduire n'importe quelle langue de notre planète. Nous savons qu'une sélection s'opère ensuite dans les neurones du langage pour ne conserver que ceux utiles à la langue entendue.

De la même manière, nous opérons aussi une sélection dans l'apprentissage des gestes et comportements de notre culture par l'observation visuelle.
En 1992, une équipe de chercheurs a mis en évidence chez le singe macaque la présence de "neurones miroirs". Situés dans le cortex prémoteur, chacun de ces neurones codent une posture particulière de la main pour la saisie de l'objet entre le pouce et l'index, par exemple, mais pas pour la saisie du même objet avec une autre configuration des doigts. Or, il a été démontré que ces neurones s'activent aussi lorsque l'animal, immobile, observe le même mouvement effectué par l'expérimentateur. Pour déclencher l'activité du neurone, le geste observé devait être le même que celui qui était codé par ce neurone lorsque l'animal effectuait lui-même le mouvement. Ces neurones, appelés "neurones miroirs", sont donc actifs pour un geste donné, qu'il soit effectué par l'animal ou que l'animal observe son exécution par un tiers.
Cette expérience très intéressante nous révèle comment nous apprenons : simplement en observant, puisque cela constitue une répétition de l'action à reproduire.

Les personnes qui composent l'entourage de l'enfant, évoluent dans son champ de vision et prennent soin de lui, constituent ses premiers modèles d'observation.

Dès la naissance et avec la maturation progressive de leur appareil psycho-locomoteur les enfants se retournent, s'assient, se lèvent, se nourrissent avec leurs mains, puis marchent, parlent, sautent, courent. Tout cela déjà parce qu'ils ont des modèles à observer. Si nous marchions à 4 pattes, nos enfants feraient de même, si nous grognions ils grogneraient...
Vers 2 ans ils commencent à "jouer" à imiter l'autre. Mis en présence d'un enfant d'âge semblable, ils vont s'imiter mutuellement dans tous leurs faits et gestes. C'est pourquoi ils veulent toujours le jouet de l'autre, en même temps que lui, non pour le lui prendre et le posséder mais pour pouvoir "faire pareil". Je me demande toujours pourquoi les crèches et autres lieux d'accueil de jeunes enfants ne mettent pas à disposition des éléments de jeux en plusieurs exemplaires pour leur permettre de vivre ces échanges particuliers. Cela éviterait bien des conflits inutiles à cet âge. Le temps d'apprendre à partager vient sans doute après celui d'apprendre à se comporter et serait alors, à mon avis, d'autant plus facile à assimiler.

Lorsque l'enfant est gardé par sa mère ou par une assistante maternelle il passera tous ses temps de jeu libre à imiter ce qu'il observe principalement. Il nourrira sa poupée, l'allaitera s'il a été allaité (à fortiori s'il l'est encore), la portera ou la promènera en poussette, la couchera, la consolera ou la frappera selon ses propres observations...

Comme son modèle, l'enfant voudra balayer, taper sur le clavier de l'ordinateur, regarder des livres, laver des choses, téléphoner, prendre les cigarettes, manipuler le linge, faire de la musique, danser, s'habiller, se nourrir...

Quelles que soient nos actions elles sont observées et apprises. Quels que soient nos mots, ils sont entendus et mémorisés.
On prétend que l'enfant joue, mais c'est tout à fait faux, en réalité il est très sérieux, il ne fait pas cela pour se détendre comme nous le faisons plus tard lorsque nous jouons, mais bien pour apprendre comment se comporter.

De cela nous devrions tirer une évidence : espérer d'un enfant un comportement autre que celui que l'on incarne est forcément un leurre. Le "fais ce que je dis et ne fais pas ce que je fais" ne peut tout simplement pas fonctionner. Ou alors au détriment de l'équilibre psychique de l'individu qui y est soumis...
On rencontre fréquemment la scène suivante : un adulte frappe un enfant au motif qu'il a frappé un autre enfant, tout en lui disant "il est interdit de frapper". Dans une telle situation, qu'apprend l'enfant ? Ses neurones miroirs enregistrent comment frapper un plus faible que soi tandis que son néo-cortex doit apprendre qu'il ne faut pas frapper...

On observe souvent aussi des réprimandes faites par des parents à leurs enfants lorsqu'ils oublient de dire s'il te plaît et merci. Mais si nous écoutons ces mêmes parents nous observons qu'ils emploient rarement ces même mots soi-disant magiques en s'adressant à leurs enfants, et notamment dans les toutes premières années, celles où l'apprentissage se fait.

Alors c'est simple...

Nous voulons des enfants qui ne pleurnichent pas, cessons de nous lamenter sur notre sort.
Nous voulons des enfants polis, adressons-nous toujours poliment à eux comme aux autres.
Nous voulons des enfants qui ne crient pas et ne frappent pas, cessons d'élever la voix et maîtrisons notre violence.
Nous voulons des enfants respectueux des autres et tolérants, soyons respectueux et tolérant à leur égard comme avec nos semblables.
Nous voulons des enfants généreux et capables d'empathie, soyons généreux de notre temps, de notre disponibilité et de notre amour.

En un mot, si nous voulons des enfants heureux, soyons heureux ! Eliminons sur ce qui, dans notre vie, nuit à notre bonheur, afin de parvenir à l'équilibre et l'épanouissement et nous serons alors de bons modèles pour nos enfants qui deviendront des adultes dont nous serons fiers.

Encore une fois, c'est de nous dont il faut nous occuper avant tout.

Dans le cas contraire, nos enfants risquent fort de rejouer des comportements qui nous agacent et nous poussent à bout peut-être simplement parceque ce sont les nôtres et que nous ne les assumons pas...

Emmanuelle Blin-Sallustro, juin 2005

25 avril 2008

Editorial n° 14 du site maternage : Profession : mère à part entière !

Profession : mère à part entière !

Je suis toujours agaçée d'avoir à cocher la case "sans profession " des formulaires divers et variés car être mère au foyer c'est tout sauf être inactive.

Etre femme et mère au foyer aujourd'hui, ça veut dire quoi ?

Avoir une vie en marge de la vie économique et sociale ?
Pas forcément, même si c'est le miroir que l'on nous tend. Une vie relationnelle riche est possible à travers la vie associative que l'on peut mener sans se séparer de ses enfants.

Un sacrifice de sa carrière au profit de sa famille ?
Quelle carrière ? Cela nous ramène au sens de la vie. Travaille-t-on pour vivre ou vit-on pour travailler ? Notre épanouissement passe-t-il nécessairement par le travail ? Peut-être parfois mais rarement "toujours"... De quoi se rappelle-t-on le jour du grand bilan ?...

Un don de soi ?
Oui, c'est certain. Mais n'est-ce pas dans le don que l'on se trouve ?
On donne au quotidien de son temps, de son corps, de sa disponibilité d'esprit. Mais c'est alors et alors seulement qu'on peut en récupèrer les bénéfices. A vouloir ménager la chèvre et le chou on ne contente personne et à courir deux lièvres à la fois, on perd les deux, comme le prétend si justement le bon sens populaire.

J'ai eu mes deux aînées tout en travaillant à temps plein dans un secteur passionnant mais prenant, l'audiovisuel. J'ai connu les nuits blanches à monter des films, le stress de la vie d'entreprise (la mienne), le champagne des gros contrats, les moments de gloire et les moments d'angoisse. J'ai aussi testé les adaptations avec les nounous et les crèches, le sevrage forcé, la cavalcade pour arriver avant la fermeture de la garderie, les maladies des enfants qui tournent au cauchemar !
Mais j'ai surtout beaucoup perdu car je suis passée à côté de bien des moments de bonheur sans le savoir. Maintenant je sais tout ce que j'ai raté...

Alors j'ai finalement choisi d'être là pour mes enfants. De les accueillir quand ils reviennent de l'école, de les écouter, de les protéger, de les promener, de les instruire des choses de la vie et de toutes sortes de tâches, de m'amuser avec eux, de les vêtir, de les nourrir, de leur raconter des histoires, de les soigner, de les caliner, d'être là quand ils sont malades et quand ils ne le sont pas, mais, au contraire, pleins de vitalité et de joie à partager.

Vous me direz que je peux me permettre ce choix car les activités de mon conjoint font bouillir la marmite familiale. Certes, mais c'est parfois seulement une question de réflexion et de choix.
Avoir une vie professionnelle intense génère de nombreux frais. Avoir du temps pour faire les choses permet aussi de faire des économies importantes. L'un dans l'autre on peut s'y retrouver en apprenant à discerner besoins et envies.

J'aurais pu avoir ce rythme bien plus tôt mais j'avais été élevée -comme nous toutes- dans l'idée d'avoir un métier et de l'exercer, alors je l'ai fait sans réfléchir un instant et n'ai pas envisagé de m'arrêter à la naissance de mes premiers enfants... jusqu'à ce qu'une dépression me cloue chez moi et me fasse réfléchir au sens de la vie et à ses priorités.

L'autre jour, je me balladais avec ma bambine de 21 mois sur le dos lorsque nous croisons une dame que je connais. Elle s'extasie sur sa bouille heureuse et décidée, m'interroge sur ma situation et m'envie de pouvoir m'occuper d'elle.
Elle me dit aussi qu'elle s'ennuie dans sa retraite toute neuve et combien elle trouve dommage d'avoir du temps maintenant que son fils est grand alors qu'elle n'en avait pas à lui consacrer lorsqu'il était enfant. Il est aujourd'hui devenu un jeune adulte paumé qu'elle ne sait pas aider, après avoir été un adolescent révolté et un enfant à problèmes. Je sens de l'amertume dans ses mots et dans son regard, le sentiment d'avoir été flouée...

Je sais que je ne regretterai pas ce choix. Car c'est celui de la vie. Ce que je vis aujourd'hui est bien plus profond, bien plus fort, bien plus riche et bien plus gratifiant car les sentiments qui m'animent sont moins superficiels que ceux qui m'habitaient lorsque je travaillais à l'extérieur.

Je m'occupe de ma famille et de notre foyer, lieu de repos et de ressourcement de ceux qui me sont le plus cher. J'ai une activité associative riche et variée, que je peux exercer avec ma bambine qui me suit partout. J'ai ce site qui vit en permanence et vous remercie d'être là à le consulter ! J'ai mon activité d'auteur photographe toujours en éveil. Je suis épanouie car j'ai le sentiment d'être à ma place. Enfin ! Je n'ai jamais eu autant de projets et autant de force pour les mener.

Je ne me suis jamais sentie autant utile à ma famille, aux autres et à la communauté.

Emmanuelle Blin-Sallustro, avril 2005

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25 avril 2008

Editorial n° 13 du site maternage : Mon voeu le plus cher pour 2005 : de nombreux pas en marche vers la non-violence...

Mon voeu le plus cher pour 2005 : de nombreux pas en marche vers la non-violence...

Nous voilà à l'aube de 2005.

Une année qui démarre marquée par le malheur effroyable qui frappe l'Asie. Cette violence là est issue de la nature et nous avons malheureusement peu de prise sur elle. Mais cela ne doit pas nous faire oublier qu'il y a une autre violence, qui fait des ravages bien plus grands encore, la violence issue des humains.

2005 est la 5ème année de la "Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde" (2001-2010) voulue par l'Unesco.

Le dernier rapport de l'Unicef, intitulé "L'enfance en péril" nous apprend que la situation des enfants ne s'est pas améliorée. Au contraire. Enfants esclaves, enfants soldats, enfants enchaînés au travail, enfants violentés, enfants malades du sida, enfants abusés, enfants prostitués, enfants abandonnés, livrés à la rue et aux mafias... Dans les pays dits pauvres -puisque l'argent est la seule valeur de référence qui nous reste, mais ces pays sont riches d'une humanité que nous égarons parfois- la guerre, la misère et leurs cortèges de conséquences font toujours des ravages.

Et dans nos pays dits riches ? Alors que l'écart s'accroit entre ceux qui ont tout et plus encore et ceux qui n'ont rien, apparaît désormais la classe des "travailleurs pauvres", qui s'ajoute à celle toujours plus grande, des exclus de notre société.

On dirait que nous ne progressons pas beaucoup dans le sens d'une culture de la non-violence et de la paix...

D'un côté on construit de fantastiques musées sur la guerre, l'apartheid, la shoah.
De l'autre on violente nos enfants. Excisions, circoncisions, inceste, coups, humiliations, soumissions, exploitations...

Non, la violence ne recule pas.
Qu'elle prenne la forme de la pédophilie désormais révélée qui montre son ampleur dans nos sociétés occidentales.
Ou qu'elle prenne celle du terrorisme aveugle, aujourd'hui vigoureux, toujours mieux équipé et entraîné, parfois par ses propres victimes...
Ou encore celle des murs qui se dressent et des guerres qui, partout sur la planète se poursuivent.
Ces évènements nous semblent loin et dissociés de nous mais leurs cortèges de douleur, de souffrances et de traumatismes sont bien réels pour d'autres...

Bien assis dans nos canapés, nous assistons à tout cela sur nos écrans de télévision sans jamais faire le lien avec notre propre violence.

Oui, j'en suis convaincue, la violence ne recule pas, parcequ'elle fait partie de la panoplie éducative dans laquelle nous puisons pour éduquer nos enfants. Ici comme ailleurs. Partout dans le monde, les enfants sont frappés par leurs parents et éducateurs, plus ou moins, plus ou moins fort et avec ou sans instrument, selon les cultures, mais partout tout de même (sauf dans quelques rares pays qui ont interdit tous les châtiments corporels). Olivier Maurel dans son livre "La fessée", qui vient d'être réédité, nous en dresse un panorama mondial très complet, que je vous conseille vivement de lire.
La violence ne recule pas parce que nous l'utilisons nous-même régulièrement, parfois tous les jours. Elle ne recule pas car nous l'enseignons à nos enfants comme nos parents nous l'ont enseignée. Mais nous n'y réfléchissons même pas...
Lisez le rapport de l'OMS qui dénonce la violence éducative comme source de la violence des adultes.

Frapper un enfant c'est employer notre force, démesurée pour l'enfant, pour le soumettre à notre volonté. Cela ne lui apprend rien de bon. Différentes études ont prouvé l'inefficacité des châtiments corporels. En revanche, cela lui apprend à avoir peur ; à perdre confiance en ses éducateurs ; à mentir, à devenir hypocrite et sournois pour échapper à la violence ; et enfin à utiliser à son tour la violence pour contraindre plus faible ou plus petit que lui-même.

Si nous continuons ainsi la violence perdurera, entre adultes et envers les enfants. La non-violence restera alors une pratique accidentelle dans l'histoire humaine, associée à quelques grands hommes du passé.

Chez nous, en France personne ne peut être frappé, sauf les enfants par leurs parents.
Dans certains pays on est plus en en avance. Là des lois existent pour protéger les enfants de la violence parentale et un soutien bien réel est apporté aux parents avec des solutions alternatives efficaces.
Je ne crois malheureusement pas à la mise en place prochaine d'une telle loi en France. La nostalgie qui anime actuellement notre société tend à nous ramener vers un conservatisme froid et sévère. Le retour aux valeurs du pensionnat, de la punition collective, des maisons de correction, va à l'encontre de ce dont les enfants ont besoin : un accompagnement sécurisant et protecteur rendu possible par un attachement de qualité à ses parents. Soutien encourageant, guide, confident, protecteur... tour à tour, selon la nécessité du moment.

La tâche est rude pour les parents qui ont reçu une toute autre éducation, avec brimades, humiliations, coups et punitions. N'ayant pu construire une saine estime de nous-même, à notre tour nous avons tendance à vouloir contraindre plus faible que nous. Nous attendons donc de nos enfants qu'ils comblent nos manques, manque d'amour, manque de reconnaissance ; et assouvissent nos pulsions, de colère, de violence, voire sexuelles.

Ouvrons les yeux et comprenons enfin qu'il nous faut commencer ici et maintenant.

Soyons nombreux à bannir la violence de nos foyers. Voilà le voeu que je formule pour cette nouvelle année. Faisons un pas en avant et marchons vers la non-violence, chacun à notre niveau.

Décidons :

de ne plus user de violence envers nos enfants, qu'elle soit physique ou psychique ;
d'accepter nos moments de rechute sans nous laisser gagner par l'idée d'abandonner ;
de chercher des solutions alternatives pour résoudre les conflits qui se présenteront inévitablement ;
de chercher à identifier et à résoudre les raisons qui sous-tendent ces conflits, qu'elles soient en nous ou en nos enfants ;
de se former à l'écoute et à la communication non-violente, pour mieux dialoguer et savoir s'exprimer sincèrement sans blesser l'autre ;
de s'initier aux techniques qui nous permettent de décharger les émotions qui nous envahissent (colère, tristesse) autrement que sur nos enfants ;
de trouver du soutien auprès d'associations de parents et de forums et autres listes de discussion sur la toile...
Pour vous aider, lisez ces solides pistes pour éduquer sans violence, trouvées sur le site de l'association "ni claque, ni fessée".
Et je finirais sur les voeux pour 2005 de V. Meyers, "maman consciente" inscrite sur lpc, la liste de discussion "Parents conscients" que je vous invite à rejoindre ici :

Parce qu'en 2005 cela va faire 4 ans,
      Que je me suis arrêtée sur lpc* en passant,
      Parce que vos écrits, vos pleurs, vos espoirs,
      Me permettent de cheminer et de croire,
      Que, nous, parents conscients, par nos victoires,
      Sur la violence, la haine et la souffrance,
      Donnerons au métier de parent tout son sens,
      Donnerons à nos enfants un cadeau inestimable,
      Celui de l'amour, du respect et du soutien sans fable,
      Puissent ces victoires être plus nombreuses et riches,
      Dans chacun de vos coeurs ou foyers où elles se nichent,
      Puisse 2005 réparer, soigner vos blessures, vos souffrances,
      Et trouver la joie, le bonheur sans errance,
      Simplement en vous arrêtant comme je l'ai fait,
      Sur cette merveilleuse communauté qu'est lpc.       

Emmanuelle Blin-Sallustro, janvier 2005

25 avril 2008

Editorial n° 12 du site maternage : A propos des mères qui n'allaitent pas ou si peu...

A propos des mères qui n'allaitent pas ou si peu...

En France, les femmes qui n'allaitent pas du tout ou allaitent moins d'un mois, sont encore majoritaires. En 2002, 43,8 % des bébés n'étaient pas ou plus allaités à 8 jours (selon les certificats de santé établis au 8ème jour) et à 1 mois, ils étaient 15 % de plus à ne plus être allaités, selon un sondage mené en 2001 par l'Institut des mamans, ce qui représenterait 58 % des bébés âgés de 1 mois qui ne sont pas ou plus alimentés au lait maternel.

Je ne suis pas l'une de ces mères puisque j'ai allaité mes 4 enfants, au minimum 8 mois, mais j'ai rencontré nombre d'entre elles au détour de mes activités. J'ai toujours cherché à comprendre ce qu'elles avaient vécu et j'ai constaté que toutes leurs histoires pouvaient se résumer à trois situations qui revenaient toujours. D'abord les femmes qui n'avaient pas du tout souhaité allaiter ; puis celles qui ont essayé sans conviction et se sont arrêtées à la première difficulté, généralement sans éprouver de regrets ; et enfin celles qui souhaitaient vraiment réussir leur allaitement mais ont du arrêter plus tôt qu'elles ne l'avaient prévu, avec, le plus souvent un fort sentiment d'échec et de culpabilité.

Que se passe-t-il lorsqu'une femme n'envisage pas du tout d'allaiter au sein son enfant à naître ?

Les raisons que ces femmes invoquent sont variées. Cela peut aller de la croyance qu'il est nécessaire d'impliquer le père dans le nourrissage de l'enfant à la peur incontrôlable de souffrir. Du désir impérieux de pouvoir confier facilement l'enfant dès sa naissance, à une pudeur extrême. Du dégoût de la relation corporelle avec l'enfant à la peur d'une fusion envahissante. Ou tout simplement de la croyance qu'allaiter c'est compliqué et biberonner bien plus simple.

Ces raisons ne semblent pas toutes "valables" à priori mais elles doivent pourtant toutes être entendues. Les sentiments qu'éprouvent ces femmes ne sont pas naturels. Ils sont le fruit de leur histoire personnelle et de notre environnement culturel.

Dans les cultures où l'allaitement maternel est la norme et où la grande majorité des femmes allaitent, toutes les filles, à tout âge, voient leurs congénères allaiter ; devenues mères elles le font à leur tour sans connaître de difficultés. Elles "savent" l'allaitement et n'éprouvent pas de peurs infondées. Mais nous ne sommes plus dans une telle culture. Ici et maintenant il est facile et habituel de ne pas allaiter. Notre norme, c'est le biberon, puisque personne n'envisage plus d'élever un enfant sans utiliser cet instrument à un moment ou à un autre. Moi-même j'ai cru qu'il était nécessaire de l'utiliser pour mes deux aînées.

Quant aux peurs (de souffrir, de s'enlaidir, d'être "bouffée" par son enfant...) que ces mamans ressentent malgré elles, c'est toujours dans leur histoire personnelle que se trouvent les clés.
Un suivi psychologique se révèle alors tout à fait intéressant et d'autant plus judicieux que la grossesse est de toute façon une période d'intense remaniement psychique qui favorise grandement la réussite d'un travail sur soi. Sur ce sujet, lisez le livre de Catherine Bergeret-Amselek : "Le mystère des mères".

Allaiter son enfant au sein est une relation particulière qui n'est finalement pas du tout comparable à l'acte de donner un biberon, à la fois physiquement et psychiquement.
S'il est compréhensible que cela puisse être compliqué pour certaines mères, il est anormal qu'on laisse cela se faire, sans mettre à profit cet épisode de leur vie pour mettre le doigt sur une difficulté qui mérite pourtant d'être levée. Si une jeune femme vous confiait refuser toute relation sexuelle par peur d'avoir mal, de ne "rien sentir" ou encore de devenir la possession de son conjoint, lui diriez-vous qu'elle a raison de suivre son idée, sans la questionner d'avantages en la laissant faire une croix sur sa vie sexuelle, ou bien lui conseilleriez-vous de se faire aider pour parvenir à surmonter ses peurs et connaître enfin un plaisir bien réel ?

D'autres femmes tentent l'allaitement maternel, mais cessent très vite, aux premières difficultés, sans remord ni regrets apparents.

Souvent ces femmes avaient choisi de tenter l'allaitement "parce que c'est bien" et qu'elles se sentaient poussées à le faire. Pendant la grossesse, elles disent "Je vais essayer, si je peux, si j'ai assez de lait". Déjà elles ne s'en croient pas vraiment capables... Et rapidement l'allaitement maternel ne leur procure pas la plénitude qu'elles imaginaient. Des difficultés, des douleurs, des sensations puissantes et nouvelles les envahissent. Pour ces femmes, c'est trop, trop fort, trop douloureux, trop contraignant... Alors elles obéissent docilement au conseil trop rapidement proposé par les soignants d'introduire des compléments de lait industriel au biberon. Le matraquage publicitaire autour des substituts les met à notre portée, dans ces conditions pourquoi s'entêter ?

Souvent le désir d'allaiter ne pré-existait pas, et le plaisir n'est pas au rendez-vous. Le sentiment d'accomplir son devoir peut dominer au début mais il ne tient pas longtemps. Lisez cet autre texte d'Ingrid Bayot : "Désir d'allaiter, volonté d'allaiter". Ces jeunes mères ne sont pas prêtes à l'investissement physique et psychique qu'implique l'allaitement maternel. Elle se sentent généralement soulagées et libérées d'avoir arrêté même si souvent elles sont aussi fières d'avoir tout de même allaité, un tant soit peu. Mais pour elles, le jeu n'en valait décidément pas la chandelle.

On retrouve souvent dans le discours de ces mamans des croyances erronnées comme : "allaiter ça fatigue", "allaiter ça fait mal", "le papa doit donner le biberon pour se sentir père". Ces femmes ne disposent pas des bonnes informations, sans doute consultent-elles la presse magazine grand public plutôt que les sites de qualité que l'on peut trouver sur la toile. Mesurez vos connaissances en allaitement grâce à ce quizz. Souvent elles sont convaincues que les préparations industrielles pour nourrissons sont, grosso-modo, d'une qualité équivalente à celle du lait maternel (ce qui est tout à fait faux, bien entendu, comme je l'ai montré dans l'édito n° 8) et qu'il n'est pas utile de faire tout un plat du non-allaitement. "Mieux vaut un biberon donné avec amour, qu'un sein à contre-coeur", n'est-ce-pas ? Mais personne ne se demande pourquoi certaines mamans éprouvent des difficultés à donner le sein. Florence Joblin s'est posée cette question dans le cadre de son mémoire d'infirmière.

Dans la troisième situation, les mamans voulaient vraiment allaiter mais elles ont échoué. Là, la situation est tout à fait différente et la qualité du soutien dont elles ont bénéficié est toujours en cause.

Ces femmes sont informées. Elles savent tout ce que l'allaitement a de spécifique et de si important pour l'enfant. Elles vivent donc l'arrêt de leur allaitement comme un échec douloureux et culpabilisent de ne pas avoir réussi dans leur projet. Des trois situations, ce sont ces femmes-là qui se sentent le plus coupables alors qu'elles n'ont aucune raison de l'être. Lisez : Nutrition, culture et culpabilité

La responsabilité de ces arrêts précoces de l'allaitement, ce sont les professionnels de santé qui la portent, de par l'incompétence dont fait preuve la grande majorité d'entre eux à soutenir véritablement l'allaitement maternel. Leur formation initiale est mauvaise et incomplète et, devenus médecins, ils sont la cible privilégiée des industriels de l'alimentation infantile qui les abreuvent d'objets publicitaires, d'échantillons (malgré la loi) et les forment à leur sauce à l'alimentation du bébé avec des connaissances toujours "orientées" quand elles ne sont pas érronnées. D'où des médecins qui conseillent encore de "sauter une tétée pour laisser le sein se remplir" ; des ordonnances de compléments remises dès les premières plaintes d'une jeune maman inexpérimentée qui ne demandait pourtant qu'une écoute et un soutien efficace et non un plan de sevrage...

Ces choses là sont monnaie courante et il ne se passe pas une semaine sans qu'un tel témoignage tombe sur la lactaliste, la liste d'échanges et de soutien de l'allaitement maternel. Tous récemment encore, j'ai rencontré une maman qui avait été obligée de sevrer son bébé au motif de devoir traiter sa propre angine !

Il est anormal qu'autant d'échecs d'allaitement maternel soient dûs aux mauvais conseils fournis en maternité et en cabinet de ville. Aujourd'hui encore plus qu'hier, depuis la parution des recommandations de l'ANAES pour "la mise en oeuvre et la poursuite de l'allaitement maternel dans les six premiers mois de vie" l'an passé. Les professionnels de santé doivent normalement connaître et suivre ces recommandations que vous pouvez télécharger et imprimer et que je vous invite à distribuer à chaque fois que l'occasion se présente. Je vous propose aussi de lire : Il est nécessaire de former les équipes soignantes.

Si les deux premières situations évoquées plus haut, sont acceptables car avant tout liées aux mères, la troisième l'est bien moins car elle est de la responsabilité de notre système de soins.

Chaque femme enceinte devrait se voir offrir la possibilité de s'entretenir en tête-à-tête au moins une fois durant sa grossesse avec une personne ressource en allaitement, sur sa vision et son attente quant au nourrissage de l'enfant à venir -lisez ce texte sur : Le droit d'être informé, oui, mais pas n'importe comment. Cela permettrait de pointer les idées fausses -ici la liste des mythes autour de l'allaitement maternel- et de réveler sans doute bien des difficultés personnelles. Une réflexion ultérieure, un soutien psychologique si nécessaire, une recherche d'informations complémentaires, leur orientation vers des réunions de soutien à l'allaitement, amèneraient bon nombre de futures mamans à modifier leur ressenti et à envisager autrement leur allaitement.

Certes, l'allongement du congé post-natal de maternité ou la création d'un congé d'allaitement, réclamé dans une initative que nous soutenons, jouerait sans doute un rôle sur la prévalence de l'allaitement. Personnellement, je milite pour l'allongement du congé de maternité à 6 mois, pour toutes les mamans. En effet, trop nombreuses sont les femmes qui renoncent à allaiter car elle se disent que ça n'est pas la peine de se lancer dans l'aventure contraignante de l'allaitement si c'est pour devoir gérer un sevrage 1 mois 1/2 après. Ces mamans croient à tort : 1, qu'allaitement et travail sont incompatibles et ne l'envisage donc pas du tout ; 2, qu'il est indispensable que bébé soit habitué au biberon et sevré du sein avant la reprise du travail.

Le vécu qu'une femme retire de son expérience d'allaitement est majeur dans sa vie de mère et je trouve inacceptable qu'autant de femmes soit finalement privées de l'expérience positive, structurante et épanouissante à laquelle elles ont droit. Ici, une étude sur le vécu de l'allaitement maternel.

Emmanuelle Blin-Sallustro, novembre 2004

25 avril 2008

Editorial n° 11 du site maternage : Objet ou sujet ?

Objet ou sujet ?

"Nul ne peut accomplir pour l'enfant, le travail intense qui consiste à construire l'Homme" disait Maria Montessori.

Dès le début de sa vie, l'enfant est Sujet. A l'état foetal, totalement dépendant de sa mère, l'enfant est pourtant déjà autonome puisque le sang qui coule dans ses veines ne se mélange pas à celui de sa mère.

Chair de notre chair, il n'est déjà plus tout à fait nous même, mais déjà un autre, promesse d'être humain, sujet indépendant.

Or, il arrive que nous ne traitions pas nos enfants en sujets.

Parfois, plus ou moins fréquemment, plus ou moins insidieusement, plus ou moins violemment, nous les traitons en objets.

Françoise Dolto nous a pourtant prévenus.

Objets issus de notre volonté raisonnée de plus en plus souvent, et non plus seulement de nos désirs profonds mûs par notre seul instinct de reproduction.

Réceptacles dès la naissance, de nos souhaits les plus inconscients, nous les façonnons et les manipulons des années durant. Chargés de réparer nos fautes, de réussir là où nous avons échoué, de poursuivre nos rêves inachevés.

Trop souvent nous oublions qu'ils sont Autres. Des sujets à part entière, dotés d'une conscience, tout comme nous. A qui rien ne manque, si ce n'est les savoirs de notre culture, qu'il nous incombe de leur transmettre.

Cela commence lorsque nous ne respectons pas leurs rythmes naturels en cherchant à réguler leurs repas et leurs périodes de sommeil.

Cela continue lorsque nous méconnaissons leurs signaux qui cherchent à nous prévenir du besoin d'élimination naturelle et les obligeons à faire leurs besoin sur eux, dans une couche.

Cela se poursuit lorsque nous les perturbons dans leurs activités, sans sommation ni préparation, sans respect pour ce qu'ils vivent, eux, qui sont tellement dans l'instant présent.

Cela s'aggrave lorsque grandissant, nous nous mettons à user du chantage, de la violence psychique ou physique pour parvenir à les plier à notre volonté et soumettre leur conscience. Voyez ce qu'en disait Janus Korczak.

Cela perdure tout au long de l'enfance lorsque nous décidons à leur place, sans cesse, de tout ce qui les concerne pourtant. De leurs ressentis (faim, froid, fatigue...), de leurs activités, de leurs lectures, de leurs amitiés...

Cela se retrouve encore lorsque nous ne respectons pas leur intimité, qu'elle soit corporelle ou psychique. Lorsque nous perçons leurs secrets, fouillons leurs affaires, entrons sans frapper à la porte, ne respectons pas leur pudeur quand elle se présente.

Les enfants ne sont pas là pour nous. C'est nous qui avons à être là pour eux.

Notre plus beau rôle c'est de les guider et les accompagner tout au long de ces "intenses années de travail" durant lesquelles nos enfants "construisent l'Homme" en eux. Les guider en empruntant une voie sincère. En ayant toujours à l'esprit qu'ils sont des sujets conscients à qui nous devons le respect dû à tout être humain.

Leur apprendre à être à l'écoute d'eux-mêmes en étant disponible pour répondre à leurs besoins. Leur enseigner comment être en relation avec les autres en étant juste dans notre relation à eux. Savoir les rassurer lorsqu'ils ont peur ou se font mal, être le tuteur dont ils ont besoin pour grandir fièrement. Les accompagner dans leurs découvertes en leur offrant à la fois l'autonomie et la sécurité. Avoir confiance en leurs capacités pour leur permettre de croire en eux-mêmes et de placer à leur tour leur confiance dans les autres.

C'est là l'essence même du rôle des parents. Albert Jacquard nous rappelle l'éthymologie du verbe "Eduquer".

Nos enfants n'ont pas à satisfaire nos besoins ni à répondre à nos attentes car ils sont eux-mêmes, désormais et pour toujours. Nous devons leur permettre d'accèder à leur destinée et non les façonner selon notre volonté. Vouloir leur bonheur et non leur "réussite". Savoir les motiver au lieu de les forcer. Etre à leur écoute et non à la nôtre.

Cela n'est possible que si nos propres besoins sont satisfaits par ailleurs car nous ne comptons pas alors sur nos enfants pour les combler.

Il est donc capital de nous occuper aussi de nous-même, en tant que sujet qui a ses propres besoins, cela d'autant plus qu'ils n'ont pas été satisfaits en leur temps, lorsque nous étions, à notre tour, de petits enfants.

Lorsque nos peurs sont enfin dominées, nos angoisses effacées, nos manques comblés, nous pouvons alors donner le meilleur de nous-mêmes à nos enfants et leur épargner le pire dont nous sommes sans doute aussi tous capables...

Emmanuelle Blin-Sallustro, septembre 2004

25 avril 2008

Editorial n° 10 du site maternage : Le maternage, ou comment se simplifier la vie en vacances !

Le maternage, ou comment se simplifier la vie en vacances !

L'été est là. Pour bien des familles, c'est le temps des vacances.

Et avec elles, le moment de la préparation du départ. Il faut songer à rassembler les affaires nécessaires à chacun. Quand la famille compte un bébé parmi ses membres, voyager, que l'on soit en voiture, en train ou en avion, devient bien souvent une véritable expédition ! Le matériel de puériculture prend beaucoup de place. Le lit de voyage et la poussette remplissent à eux deux une bonne partie du coffre, auxquels s'ajoutent le matériel de biberonnerie, les talkies, les jouets, le transat, l'ombrelle...

Voyons un peu ce qui se passe lorsque le bébé est materné selon les principes de "l'attachment parenting" qu'on peut traduire par le parentage d'attachement.

Bébé est porté contre le corps de ses parents la plupart du temps. Au moyen d'une écharpe ou d'un porte-bébé qui permet un portage fréquent qui n'endolore pas le dos du porteur. Bébé peut alors être emmené partout, et par tous les temps. La poussette devient inutile, tout comme le transat et tout porte-bébé encombrant.

L'écharpe ne prend aucune place inutilement et rend de nombreux services lorsqu'elle n'est pas employée pour porter bébé.
Dans la voiture ou le train elle se transformera alternativement en couverture et en repose-tête. En ballade on pourra y déposer bébé endormi sur le sol tout en le recouvrant de tissu, ou l'utiliser comme matelas pour le change, ou encore le transformer en hamac, lorsqu'on peut l'accrocher entre deux montants quelconques, pour bercer bébé, l'endormir ou le laisser regarder et gazouiller !

Bébé est allaité. Il n'y a donc rien à emmener de particulier pour le nourrir. Pas de boîte de lait, pas de bouteilles d'eau minérale, pas de biberons et de tétines, pas de matériel de stérilisation, ni de goupillon. Eventuellement quelques coussinets d'allaitement s'ils sont encore nécessaires. Bébé n'a quant à lui besoin que de sa mère. Et puisqu'elle aussi part en vacances, tout va bien !

Il n'aura pas à attendre que l'on prépare son repas et ne connaîtra pas la faim qui tenaille le ventre. Il pourra se nourrir selon sa volonté, en fréquence comme en quantité, sans contrainte pour personne, et surtout pas pour la maman qui, en allaitant, se repose, crée un lien étroit avec son bébé et améliore sa santé.

Bébé dort avec ses parents qui pratiquent le co-dodo. Il n'a donc pas besoin de lit.

A la maison un arrangement de la chambre a été réalisé pour permettre à chacun de disposer d'une place suffisante pour bien dormir. Peut-être un lit pour le bébé a-t-il été installé en side-car contre le lit parental, à moins que celui-ci ne soit en grande largeur !

En vacances, habitués à dormir avec leur enfant, les parents sauront parfaitement aménager l'espace du sommeil pour la sécurité de bébé, en poussant le lit contre un mur, par exemple.
Ici un livret de l'Unicef qui présente les règles à respecter pour pratiquer le co-dodo en toute sécurité.

Un traversin ou un coussin d'allaitement pourra être très utile si bébé à moins de 6 mois. La nuit, il pourra faire écran avec le mur afin que bébé ne se cogne pas. Le jour il lui permettra de faire ses siestes à proximité des siens, en extérieur, au grand air, posé confortablement sur le coussin replié en U. Cela au moins tant qu'il ne se retourne pas encore. Il sera bien entendu utile lors des moments d'allaitement en soulageant le dos de maman. Et pendant le voyage, il pourra encore servir d'oreiller ! Que d'usages pour l'encombrement proposé !

On le voit bien, materner simplifie la vie grandement sur le plan pratique !

Sur le plan financier, on dépense bien moins d'argent en ne cédant pas aux sirènes de la société de consommation pour qui les jeunes parents sont avant tout de bons clients ! Poussette, landau, nacelle et siège de voiture, transat, trotteur, barrières, parc, lit, siège de bain, porte-bébé encombrant, biberons, tétines, stérilisateur, sucette, boîte à musique, doudou, mobiles, sac à couches, jeux d'éveil... En dehors du siège bébé -indispensable si l'on possède une voiture-, rien de tout cela n'est absolument nécessaire et certains objets peuvent être réalisés à la maison, simplement ! Les frères et soeurs aiment participer à la réalisation manuelle de mobiles ou de jouets...

Sur le plan psycho-affectif cela peut sembler plus lourd et plus prenant, mais en fin de compte, c'est tout bénéfice pour tout le monde. La relation d'attachement qui se construit avec l'enfant devient si puissante et si aboutie qu'elle transforme toute la contrainte des soins à donner à l'enfant en moments de bonheur partagé.

Une paire de seins et une paire de bras (les deux nous sont livrés ensemble, naturellement !), une écharpe de tissu, un traversin, des idées simples... et bébé est totalement intégré à la vie familiale qu'il peut alors découvrir, observer, apprendre et apprécier pour le bonheur de tous ses membres !

Materner nous amène à redécouvrir la joie des choses simples.
On peut être inventif, créatif, et se sentir valorisé dans ses capacités parentales, fier de soi et heureux de prendre soin de son enfant à peu de frais, en toute simplicité...

Emmanuelle Blin-Sallustro, juillet 2004

25 avril 2008

Editorial n° 9 du site maternage : Porter son enfant en écharpe... ou la petite histoire d'une grande histoire à vivre avec son

Porter son enfant en écharpe... ou la petite histoire d'une grande histoire à vivre avec son bébé...

Au commencement, les jours qui suivent la naissance, on fait connaissance dans son lit avec son bébé nouveau-né en le posant sur sa poitrine, puis, rentrée à la maison, on l'emballe dans une écharpe de tissu en coton naturel, tissée tout spécialement, souple et douce pour la peau et on porte continuellement son petit très souvent endormi, blotti tout contre sa poitrine.
La relation entamée pendant la grossesse se prolonge alors avec bonheur et plaisir. La maman ne ressent pas la souffrance du "ventre vide" car bébé est toujours là. Au lieu d'être dans le ventre, il est dessus, juste un peu plus haut, tout près du coeur. A portée de caresses, de bisous et sous le regard bienveillant de son porteur. Déjà habitué au poids de l'enfant à terme, le dos des mamans en profite pour se remettre en place et se remuscler grâce au portage dès la naissance d'un bébé dont le poids augmentera progressivement. Pour la mère, c'est -paradoxalement- quand bébé est le plus proche, qu'il se révèle le moins pesant, physiquement, et psychiquement. La mise en route de l'allaitement est quant à elle facilitée par les tétées fréquentes et prises à la demande qu'il autorise, ce qui ne limite pas pour autant les bienfaits du portage aux bébés allaités !

Pour l'enfant, le plaisir c'est d'être bercé par les mouvements et les sons. D'être dans le rythme de la vie. L'immobilité et le silence, c'est le néant, la mort, pour un bébé qui n'a jamais connu cela. Les balancements de la marche et de tous les mouvements du porteur, ainsi que les bruits et les paroles de son environnement, c'est la vie qui continue, naturellement, grâce au portage intensif.

Ce plaisir partagé par les deux protagonistes, le porté et le porteur, favorise l'attachement. Physiquement, c'est évident puisqu'ils sont tous les deux "emballés " ensemble, corps contre corps, peau contre peau, sans paroi de séparation. Psychologiquement, cela en découle de façon indéniable, et le lien d'attachement élaboré à l'intérieur du corps maternel peut se tisser solidement à l'extérieur, maille par maille... grâce au tissu.

Puis, les jours passant, on comprend combien la vie quotidienne est facilitée par le portage intensif de son bébé en écharpe.
Les déplacements sont simplifiés, on voyage léger. En ville, bébé se ballade à hauteur d'homme. Tenu à distance des pots d'échappement, il observe les voitures de haut, évitant ainsi bien d'autres dangers... Papa ou maman peuvent prendre les escaliers sans avoir besoin d'aide, monter dans le bus ou encore entrer dans des espaces bondés, sans être encombrés par une poussette (format 4 x 4 breaks maintenant !) ni géner des occupants souvent déjà bien assez stressés.
Lorsqu'elle n'est pas utilisée pour porter, l'écharpe se transforme en couverture, en hamac, en "attache bébé sur n'importe qu'elle chaise", en pare-vent, en matelas pour le lange à l'extérieur...

On s'aperçoit au quotidien que le portage permet à chacun de vivre à son rythme, sans contrainte. Bébé se repose, observe, participe, dort, au gré de ses besoins. Lorsqu'il est fatigué il s'endort simplement rassuré par la présence humaine permanente. Le porteur aussi peut aller, venir, entrer, sortir, discuter, faire ses courses, téléphoner, travailler, oeuvrer dans sa maison... Tout cela sans jamais devoir suspendre ses activités pour prendre le temps d'endormir son bébé, ou de le rendormir pour la xième fois. Quand il "se réveille" dans un demi sommeil pour vérifier si rien n'a changé depuis qu'il s'est assoupi, il se rendort facilement puisque les conditions sont semblables. Et quand il a fini de dormir, il n'a pas besoin de crier pour appeler, ni de verser de larmes si l'on tarde à venir, puisque son porteur est encore là, qui, déjà lui dit "bonjour" et lui procure sourires et caresses !

Si d'aventure la famille compte plusieurs autres membres, l'écharpe devient vite irremplaçable car les besoins du bébé peuvent tous être facilement comblés sans faire de lui le "voleur de maman" de ses frères et soeurs... La vie continue, comme avant, avec un membre de plus dans la famille, qui partage la vie commune sans la perturber. Les ainés les plus grands découvrent eux aussi le plaisir de porter. Ils éprouvent en effet de la joie à s'occuper de leur petit(e) frère(soeur) et à tenir un instant, "pour de vrai", leur futur rôle de parent, tout en apportant un relai à leur maman.
Les parents porteurs, qu'il soient père ou mère, peuvent accompagner un aîné à l'école ou au club de sport sans avoir à réveiller bébé. Ils peuvent avoir toutes sortes d'activités : relationnelles, domestiques, professionnelles ; bref, ils peuvent vivre leur vie sans se sentir esclaves de leur enfant, ni désirer le mettre à distance et le faire garder.

Au contact permanent des autres, bébé s'éveille vite. De plus en plus souvent réveillé, il observe son environnement, apprend les gestes et les comportements de sa culture, baigne dans le langage et connaît de fréquents moments d'échanges relationnels.
Lisez ce texte inédit sur le site sur "Portage, langage et développement cognitif"
Dans la rue les personnes qui abordent la mère s'adressent toujours au bébé porté et celles qui le croisent le regardent au moins toujours... L'enfant existe dans la communauté des humains. Il se tient debout, face aux autres, à hauteur de regard et communique ! On observera fréquemment qu'une situation vécue dans le stress par bébé lorsqu'il est au sol ne l'est plus dans les bras de son porteur (comme le passage de l'aspirateur ou la rencontre d'inconnus...).
Et quand il le souhaite, fatigué par toutes ces stimulations, il se retire du monde en se lovant contre le corps de son porteur où il peut s'abandonner, rassuré, dans le sommeil.

Puis bébé atteint ses 9 mois et termine sa vie de "sans-cesse" porté. Sa gestation se termine réellement après cette deuxième partie, menée ex-utéro, lorsqu'il devient capable de se déplacer par lui-même. Il en a d'ailleurs très envie. Quel joie de pouvoir enfin explorer son univers et aller saisir toutes ces choses que l'on a vu manipulées depuis des mois par les autres !
Le bambin alterne alors les périodes de jeu et de déplacement au sol avec les moments passés à table et dans le bain, et les temps de portage qui répondent alors de plus en plus souvent à son besoin de se reposer ou de dormir.
Les ballades se font toujours en écharpe mais sur le dos, c'est si pratique ! On peut porter des paniers ou des cartons en conservant sa liberté de mouvement et sa force intactes. Avec l'habitude, le bambin est installé sur le dos en 1 minute où il ne pèse rien, tant le poids est bien réparti par le nouage du tissu, malgré ses 9 à10 kilos...

Les grands primates ont des poils pour que leurs bébés s'accrochent. Chez l'homme, des lanières et des pans de tissu ont remplacé sur l'ensemble de la planète les poils de nos ancêtres. Il semblerait même que le porte-bébé ait été le premier outil inventé par l'homme (plutôt par la femme alors !). Partout les mères portent et fabriquent leurs porte-bébé avec les moyens du bord. Pagne africain de coton, rebozo mexicain, porte-bébé en cuir ou en filet en afrique, en tissu en asie et en orient...

En occident industrialisé, les femmes se remettent à porter mais la plupart des porte-bébés commercialisés massivement ne sont malheureusement pas de bons modèles. Mal conçus, ils sont peu confortables pour l'enfant qui est en mauvaise position, suspendu par ses parties génitales, les jambes pendantes et le dos cambré. Ils sont aussi peu confortables pour le porteur qui doit faire des réglages et finit par trouver bébé lourd pour son dos dès 3 à 4 mois (je le sais, j'ai utilisé les kangourous pour mes deux ainées). Enfin, en plaçant une séparation entre le bébé et le corps du porteur, ils empêchent les échanges thermiques naturels. On doit donc vêtir l'enfant d'une combinaison pilote par temps froid, ce qui l'éloigne encore plus du corps de son porteur et le rend par conséquent plus lourd et plus difficile à porter longtemps.
En écharpe, pas besoin d'habiller bébé pour sortir -ce qui ne manquerait pas de le réveiller ; c'est le porteur qui se couvre d'un manteau à larges pans, d'une cape, d'un blouson ample ou de tout autre vêtement qui protège l'enfant en même temps que lui-même. Dans certains pays comme la Finlande ou le Japon, des manteaux adaptés permettant de porter son enfant devant sur le ventre, et derrière, sur le dos, sont vendus dans les grandes surfaces de puériculture et sur catalogue... En France on trouve vêtements et écharpes sur internet.

Peut-être devrions nous simplement nous souvenir que notre espèce appartient à l'ordre des primates. Ce qui fait de nous des porteurs et non des nidicoles. Nos petits sont censés rester au contact d'une mère qui répond majoritairement et constamment à tous leurs besoins -nourriture, chaleur, éveil, sécurité- tant qu'ils ne sont pas autonomes dans leur déplacement. Ils ne sont pas censés être disposés dans de jolis petits nids brodés et décorés de milles choses, attendant d'être nourris, sur le plan physiologique mais aussi sur le plan psychique, à intervalles réguliers...

Si le portage a effectivement permis l'émergence du langage à la préhistoire en prolongeant et en intensifiant la période de développement cérébral du nourrisson, on devrait peut-être s'interroger sur les conséquences sur notre évolution du maternage distal que reçoivent aujourd'hui le plus fréquemment la grande majorité des bébés occidentaux...

Emmanuelle Blin-Sallustro, mai 2004

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